2020 est une de ces années qui ne finit plus surtout à cause de toutes ces choses négatives qui se produisent. Malgré toute cette folie, j’ai eu la chance de visiter quelques pays avant que tout ne devienne incontrôlable. L’un de ces endroits est le Sri Lanka.
Cela faisait un bon bout de temps que je songeais à y aller avec ma meilleure amie, mais le moment opportun ne s’était pas présenté. Soit les vols étaient trop chers, soit l’organisation du voyage était intimidante. Entre nous, on appelle ce genre de voyage, un voyage de niveau deux, ce qui veut dire que ce n’est pas une destination typique où tout est facile à organiser et prévisible. Évidemment que cela ne m’a pas découragé d’y aller. Au contraire. Sortir de ma zone de confort et briser les limites, c’est ce qui me plaît!
La nature à son meilleur
Le Sri Lanka est connu pour sa contrée sauvage. C’est une immense île située au sud de l’Inde, pas si loin que cela quand on se trouve déjà en Asie. Ils ont de magnifiques plages, un climat chaud, des montagnes impressionnantes, et une faune et flore riche. J’étais vraiment excité d’aller dans un safari pour voir des éléphants en nature!
À dire vrai, je ne connaissais presque rien au sujet du Sri Lanka quand j’y suis atterri. D’une certaine façon, j’aimais bien le sentiment de me laisser porter par l’inconnu. Nous nous sommes retrouvés à payer un chauffeur privé pour notre séjour ce qui nous a évité bien des maux de tête. L’île est beaucoup plus grande que je me l’étais imaginée et le transport local n’est pas idéal. Durant notre deuxième jour, nous avons fait un trajet de six heures en voiture dans les terres et nous étions prêts à voir ces fameux éléphants.
Quand on part en voyage, normalement il y a toujours une ou deux choses qu’on doit absolument voir. Sans cela, on considère que l’on a manqué quelque chose d’important. Eh bien, pour moi, c’était les éléphants. Mais pour bien les voir, il faut se rendre au parc national à des heures bien précises : soit très tôt le matin (5-6 : 00) ou en fin d’après-midi (4-6 : 00). Il se trouve que nous sommes arrivés sur place à environ 4 h ce qui est parfait pour le safari.
Pour ceux d’entre vous qui ne sont jamais allés en safari, c’est tout qu’une expérience. Des bosses, de la boue, encore des bosses, et ajoutez à cela l’excitation du moment. On ne sait jamais si on apercevra un animal rare à chaque tournant. Chanceux comme nous sommes, nous avons vu un éléphant dès le début.
Il était majestueux, beau et serein. Le bel éléphant tout doux se nourrissait d’herbe avec paresse, fouettant l’air avec sa queue qu’on aurait dit prise de mini convulsions. J’ai adoré chaque seconde.
J’étais énervé comme tout. Je voulais vivre plus. Je me disais : mais où sont les autres éléphants? Je veux tous les voir. Je veux les observer boire, socialiser, la totale, quoi! Et donc, nous avons continué notre safari et rencontré des dizaines d’animaux dont j’oublie le nom. Tout ce que je voulais c’était plus d’éléphants (je peux être intense parfois, je sais).
Il y avait un joli lac avec une vue imprenable. Nous avons grimpé dans un observatoire pour nous délecter de la vue du soleil couchant. C’était un moment magique. Mais où étaient les autres éléphants? Ceux qu’ils montraient dans leurs annonces publicitaires?
J’ai fait un vœu. Je devais voir des éléphants d’ici la fin du safari, sur le chemin du retour, peu importe.
Nous sommes revenus avec le jeep lentement sous la lueur du crépuscule. Les ombres grandissaient, les moustiques sortaient pour nous piquer. La lune était déjà bien haute et lumineuse avec les derniers rayons du soleil. L’atmosphère était quelque peu étrange.
Nous sommes repassés par le même chemin qu’au début, mais il était maintenant bloqué par une très grosse branche. Notre guide et le chauffeur ont réussi à l’ôter du chemin, mais c’est alors que nous avons entendu quelque chose.
Une paire d’yeux était braquée sur nous depuis les arbres.
Un éléphant. Sauvage et apeuré.
Il a piétiné le sol d’un coup. Et un autre coup. Un frisson m’a parcouru. Quelque chose n’allait pas.
Et l’éléphant a chargé.
Le sang s’est vidé de mon visage.
Qu’est-ce qui n’allait pas avec cet éléphant? Ne sont-ils pas censés être doux? Ma supposition les concernant s’est avérée être horriblement fausse et j’allais mourir en raison de ma naïveté.
Un cri strident. Notre guide. L’éléphant sauvage s’est figé, mal assuré.
Le conducteur a accéléré en trombe et nous sommes partis. Je pouvais à peine réaliser qu’un éléphant qui charge peut facilement renverser un jeep et causer de sérieux dommage. Il peut même vous tuer en vous piétinant s’il vous considère une menace.
Je ne pouvais pas penser à autre chose. J’avais frôlé la mort.
Mais nous n’étions pas encore sortis de la forêt.
Mon souhait avait été exaucé. Des dizaines d’éléphants se rassemblaient sur le chemin de la sortie. Une bénédiction ou une malédiction?
Je n’arrivais pas à me décider. L’éléphant de tout à l’heure nous avait presque tués. Maintenant il y en avait des dizaines?
Il se faisait tard, mais nous avons tout de même pris le temps de prendre des photos et des vidéos plutôt bonnes alors que j’essayais de contrôler ma peur grandissante. Je devais la maîtriser. Et c’est ce que j’ai fait, une respiration à la fois.
Nous avons terminé le safari en toute sécurité, sans blessure, avec des souvenirs inoubliables. Mais nous étions restés bien après l’heure de fermeture. Peut-être est-ce la raison pour laquelle tous les éléphants sont sortis et étaient surpris de nous voir. Effrayés, même.
Je suis content d’avoir pu voir des éléphants, mais il n’y a qu’une chose à laquelle je ne peux m’empêcher de penser : ne pas prendre les souhaits à la légère.
Avez-vous déjà eu une expérience du genre dans laquelle vous étiez super excités, mais qui au final a pris une tournure inattendue? Partagez-les dans les commentaires ou par courriel!
David M. Snow